Abécédaire de guerre

 

Plus que les précédentes, de 1914 à 1918, la Grande Guerre a donné naissance dans la plupart des pays belligérants à une production d'ouvrages très abondante. En France tout particulièrement, le conflit a inspiré de nombreux auteurs.

 

Si cette littérature de guerre compte quelques uns des chefs-d’œuvre des Lettres nationales, elle inclut aussi des productions plus modestes qu'il s'agisse, par exemple, de livres techniques, religieux ou de  cuisine pour temps de privation, de correspondances, de mémoires, de publications pour enfants... qui sont autant de sources dignes d'intérêt pour l'historien.

 

Ainsi, L'Alphabet de la Grande Guerre d'André Hellé, paru en 1915 aux éditions Berger-Levrault, témoigne-t-il de ce que fut le bouleversement de l'univers enfantin durant le premier conflit mondial.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclata en 1914, André Hellé avait 43 ans et était au sommet de sa créativité. Amateur de dessin depuis l'enfance, il s'était lancé dans les années 1890 dans une carrière de dessinateur de presse satirique, avant de se passionner pour la création de jouets en bois, mais aussi d'ouvrages, images, papier à lettres... à destination des enfants.


Avec le déclenchement de la guerre, André Hellé multiplia les dessins relevant d'une imagerie guerrière et patriotique. Il publia notamment, en 1917, L'Alphabet de la Grande Guerre. Cet abécédaire militaire avait un objectif pédagogique : expliquer à de jeunes enfants le conflit qu'ils</x> enduraient et dont ils étaient les témoins impuissants.


Conçu pour constituer un support essentiel de l'apprentissage de la lecture, l'ouvrage repose sur l'association d'une lettre, selon l'ordre alphabétique, à un aspect du conflit résumé en un bref paragraphe et illustré par une image, tous deux choisis -arbitrairement- par l'auteur et empreints d'un esprit pour le moins patriotique, sinon revanchard à l'égard de l'Allemagne. Texte et image se complètent donc pour orienter les enfants dans la construction de leur représentation de la guerre.


Mais, le graphisme d'André Hellé, épuré, coloré et naïf, propose une image édulcorée du conflit très éloignée de la réalité, celle d'une guerre sans morts, ni violences où les personnages ressemblent à d'aimables jouets plus qu'à des guerriers. En même temps, il rend compte de la modernité de ce créateur hors du commun.

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Organisation du travail

Le travail sur L’Alphabet de la Grande Guerre d’André Hellé est réalisé par les vingt élèves de la Première STMG 3 encadrés par leur professeur d'histoire-géographie, Maryline GIL. Il a pour objectif d'évaluer et de comprendre la part que cet ouvrage de littérature enfantine extrascolaire publié pendant la Grande Guerre fait à la réalité historique, à la propagande et à la créativité littéraire.

Le travail des élèves comptera plusieurs étapes :

Étape 1 - Lecture collective des textes de l’ouvrage pour en découvrir le contenu et définir sommairement la signification des 26 entrées, avant  de procéder à leur  regroupement et à leur classement thématique.

Au terme de ce travail, les élèves, individuellement, ou par petits groupes, choisiront un thème à étudier.

Étape 2 - Recherches dans les ouvrages disponibles au CDI et sur le Net pour replacer dans leur contexte historique les thèmes retenus et en préciser le contenu.

Le fruit de cette recherche sera restitué sous la forme d’un texte écrit étayé par des documents à caractère scientifique de différentes natures.

Étape 3 - Travail sur les illustrations et la créativité de l'abécédaire.

Étape 4 - Comparaison thématique du contenu de l'ouvrage à celui des recherches, afin de prendre la mesure de l'écart entre la réalité historique et l'image du conflit donnée par L'Alphabet de la Grande Guerre.

Étape 5 – Les travaux des élèves seront progressivement mis en ligne et permettront la création d'un nouvel abécédaire.

 

Le travail sur les images de L'Alphabet de la Grande Guerre d'André HELLE bénéficiera de la venue au lycée de Philippe BOURDIER, Maître de conférences en Didactique des Lettres modernes et études cinématographiques à l'Université d’Orléans et également enseignant à l'IUFM Centre Val de Loire. (pour consulter  la rubrique conférences, cliquez ici)